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Le blog sans nom
27 juin 2013

C'est vrai dans ma petite ville on s'ennuie ...

  • Ma petite ville elle est bizzare. C'est le genre d'endroit où on s'ennuie. C'est le genre d'endroit qui est beaucoup trop petit pour croiser des inconnus et beaucoup trop grand pour parler à tout le monde. C'est le genre d'endroit où il y a beaucoup de ragots. 
  • Dans ma ptite ville il y a une rue marchande avec 2 magasins non franchisés ( j'ai compté).  Il y a deux cinémas: Un qui est climatisé et en 3D et un autre qui passe des films magnifiques mais qui sent mauvais et qui a des sièges completement défoncés. 
  • Dans ma ptite ville où on s'ennuit il y a deux fastfoods aussi : parfois on y va, j'aime vraiment pas manger d'ça, mais on va discrètement jouer dans les jeux pour enfants, et là , pour une fois, on ne s'ennuie pas. 
  • Dans ma ptite ville, parfois, on va squatter, ça c'est quand on n'as rien à faire : autant ne rien faire à plusieurs. 
  • Ma ptite ville elle à l'air triste, et puis, il ne fait jamais beau. 
  • Mais tout d'un coup, de temps en temps, le soleil arrive, nous brûle littéralement, et puis repart, comme un rêve. 
  • Et dans nos coeurs, ici, c'est un peu pareil. Parce que oui, parfois, on ne s'ennuit vraiment pas, parfois on a une ptite boule au ventre, parfois quelque chose nous chatouille le coeur, parfois on pleure, souvent on rit, toujours on en parle. Et grâce à ça on refait le monde dans cette petite ville. 
  • Ici, les autres semblent tous endormis, et parfois je me dit que dans ce monde uniforme et gris, les gens doivent se réfugier dans leur univers et leur rêves dés qu'ils le peuvent, s'endormir et décrocher, parfois je me dit que tout là haut les astronautes doivent nous regarder la nuit et se demander pourquoi là, juste là, juste autour de chez moi, il y a une petite tache sombre qui ne vit pas. Mais après je me dit que des taches comme celle là, comme chez moi, il doit y en avoir beaucoup, vraiment beaucoup. 
  • Heureusement il y a les amis, dans deux ans on aura tous soufflés nos 18 bougies. En attendant on profite, on met un peu de vie dans cet endroit endormit. Parfois on crit, souvent on rit, parfois on nous insulte, souvent on nous sourit. Alors on tient, on tient même admirablement bien.
  • Et puis ... je me dis que bientôt je partirais d'ici, j'irais à Berlin, New York ou Paris. Je me dis qu'enfin il y aura du bruit. Je me dis que je respirerais, que je savourerais, que je m'en impreignerais, que j'en profiterais. 

 

  • Et puis... peut être que vielle, très vieille, je retournerais dans ma ptite ville où on s'ennuie. 
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